jeudi 23 octobre 2008

Un peu plus à l’ouest : désert du Taklamakan (7/7)

De bonne heure vendredi matin nous retrouvons Abdul pour la dernière étape de notre road trip, mais quid des montagnes et des lacs ! C’est maintenant vers le désert que nous roulons.

Nous nous arrêtons pour déjeuner à Yarkant (Sache), et comprenons mieux pourquoi Abdul a tenu à partir si tôt de Kasghar (alors que franchement, on aurai bien fait une petite grasse mat…) : chaque vendredi les hommes de la région se rendent à la mosquée de Yarkant pour assister à la prière de 13h ; le bâtiment est plein à craquer, les retardataires se retrouvent à prier sur la place centrale… il y a un monde impressionnant !

En attendant qu’Abdul ait terminé sa besogne ( ;-)), nous visitons un peu la ville et faisons encore une fois des emplettes en prévision de notre nuit dans le désert (beaucoup de pic-niques improvisés pendant ce voyage…).

Comme nous faisons pas mal d’arrêts et qu’Abdul conduit toujours aussi furieusement… nous arrivons en fin d’après midi aux portes du désert ; prés de 7h pour faire 250km, beau score.

Nous sommes un peu étonné à l’arrivée : un parking ombragé a été aménagé pour accueillir les touristes, il faut payer un droit d’entré de 10 yuan (ben oui, on est là pour « racker », non ?!) et un petit troupeau de chameaux attend les visiteurs pour la visite guidée…

Nous avions en tête une image du désert… plus déserte (enfin surtout Audrey :-p) ! C’est-à-dire un endroit sauvage… aride… inhospitalier… hostile… mais on est toujours en Chine, on a trop tendance à l’oublier. Nous essayons de négocier avec Abdul qu’il nous emmène dans un endroit « non aménagé »… petite prise de tête, nouvelle incompréhension… finalement nous abandonnons, louons 3 chameaux avec guide (impossible de faire monter Jérôme sur ces bêtes là !) et partons pour une petite balade.

Un peu périlleux la descente de chameau :

Les guides nous lâchent environ 45mn plus tard, c’est là que nous passerons la nuit. Un d’entre eux reste tout de même avec nous, pour s’assurer que tout se passe bien… ou pour nous surveiller ?

Le soleil se couche sur nos tentes, un moment magique il faut bien l’avouer…

Pour passer la nuit nous avons nos sacs de couchage et une couverture chacun, personnellement ça m’a suffit, je n’ai pas eu trop froid, mais ce n’est pas de cas d’Audrey et Rody qui auront passé la nuit à grelotter ! Enfin, dans mon cas, c’est plutôt la dureté du sol qui m’a empêché de dormir… bref encore une super nuit pour tout le monde ! Nous sommes debout de bonne heure et repartons retrouver Abdul au « parking », un peu décalqués.

Mais voilà… le séjour se termine déjà pour nous, nous retournons à KG puis à SZ et abandonnons nos comparses pour la suite de leur voyage à Yangshuo…

Je ne m’éternise pas sur les conclusions de ce super séjour, j’ai été bien assez longue comme ça (7 articles, plus de 100 photos… ça devrait suffire !). Mais toute de même, malgré les quelques déboires et incompréhensions avec notre petit chauffeur (à mettre sur le compte de la différence culturelle…), il faut bien avouer que le Xinjiang est une région magnifiques, dépaysante au possible, qui mérite largement le détour (oula… si ça c’est pas une phrase d’une banalité affligeante… pffiou… mais je ne suis plus trop inspirée là, désolée :-) ).

En deux mots : allez y !

Ps : mention spéciale pour Rody : merci pour tous tes conseils en photographie ! me suis permise de te piquer quelques clichés d’ailleurs…

mardi 21 octobre 2008

Un peu plus à l’ouest : autour de Tashkorgan, Muztagh Ata (6/7)

Mercredi matin, Abdul insiste pour nous emmener voir le mariage d’un de ses amis Tadjik… nous lui avions déjà dit la veille que nous préférerions nous balader autour de Tashkorgan, ayant peur d’être coincés à ce mariage pour plusieurs heures Il doit bien se demander qui sont ces étrangers qui refusent toutes ses propositions ! Nous essayons d’être poli, mais je crois qu’il ne nous porte pas trop dans son cœur…

Nous partons néanmoins pour une balade dans la campagne environnante, traversons quelques villages et finissons par pic-niquer au bord de la rivière.

Nous retrouvons Abdul un peu plus loin et retournons en fin d’après midi au Lac Karakul pour passer une seconde nuit dans la yourte de notre charmante famille Kirghiz… cette fois ci nous sommes seuls et dînons avec eux.

La nuit est meilleure, nous avons plus de place et sommes maintenant habitués à l’altitude.

Le lendemain nous partons avec le fils de la famille et 3 de ses comparses en moto pour nous rapprocher un peu du Mont Mutzagh Ata. La route est chaotique, mais nos chevaliers maîtrisent !

A vrai dire nous avions demandé à aller sur le glacier le plus proche… mais la communication n’est pas toujours évidente. Mais nous ne sommes pas déçu, la vue sur le sommet est impressionnante.

Pendant l’été il est apparemment possible de partir pour des randonnées équestres de plusieurs jours dans les montagnes du Pamir… en octobre malheureusement les températures trop fraîches ne le permettent plus.

Nous retournons à la yourte, récupérons nos affaires et jetons un dernier coup d’œil au lac et au Mutzagh Ata…

...difficile de quitter cet endroit idyllique !

Nous rejoignons Kasghar en fin de journée (toujours à 60km/h…), et il se trouve que ce soir, jeudi 2 octobre, c’est la fin de Ramadan. Comparé aux précédentes soirées que nous avions passées à KG, il y a un monde fou dans les rues et de la nourriture à profusion … c’est la fête !

Le fin du fin et plat préféré des ouighour : la tête de mouton

lundi 20 octobre 2008

Un peu plus à l’ouest : Karakorum Highway (5/7)

Nous remballons nos affaires et retrouvons Abdul pour le second jour de notre périple : le trajet vers la frontière du Pakistan.

Robert l'autrichien devant notre yourte au petit matin

Abdul le chauffeur se réchauffe auprés du poël avant de partir...

Il faut tout d’abord rouler jusqu’à Tashkorgan pour que les militaires chinois nous donne l’autorisation de passer : pendant les JO l’accès était en effet interdit, depuis c’est au petit bonheur la chance.

Ils devaient être de bonne humeur ce jour là, car nous avons le droit de continuer notre chemin, "une chance que vous ne soyez pas américains" nous dit Abdul, "pas d’autorisation pour eux !". Nous laissons tout de même nos passeports en otage, que nous ne pourrons récupérer qu’au retour… ça rigole pas…

Le trajet dure environ 2h, les paysages de plus en plus splendides, malheureusement nous n’aurons pas le droit de nous arrêter ! Les militaires chinois auraient soit disant donné pour consigne à Abdul de se rendre à la frontière d’une traite… si par malheur ils venaient à noter sa plaque d’immatriculation, nous risquons tous d’avoir des ennuis… Cela nous semble louche, mais pas complètement incohérent : la région est particulière avec toutes ces frontières avoisinantes, des rebelles indépendantistes seraient même cachés dans les montagnes… bref, nous préférons ne pas faire d’histoire, nos passeports étant pris en otage.

Arrivé à la frontière pourtant nous pouvons descendre et prendre autant de photos que nous le souhaitons, bizarre…

Plus tard nous apprendrons que d’autres français ont pu s’arrêter tout le long du trajet… était ce juste une technique d’Abdul pour gagner du temps ?! Ou bien les réglementations sont elles différentes d’un chauffeur à l’autre ?? Comment savoir…

A la frontière, nous pouvons faire quelques pas en terres pakistanaises… les gardes, très sympathiques (et à l’anglais parfait !), veulent même nous faire visiter leur abris, mais le miliaire chinois (quelque peu psychorigide) refuse, bien évidemment… Relativisons, il ne fait que son boulot.

Nous faisons le chemin en sens inverse et nous nous arrêtons en fin d’après midi à Tashkorgan. Cette fois ci la population n’est plus Kirghiz, mais Tadjik. Les yeux et les cheveux sont clairs, des visages presque de chez nous… c’est troublant !

Balade autour de Tashkorgan