jeudi 5 novembre 2009

Népal : vallée de Katmandu (4/4)

De retour à la « civilisation », nous commençons par découvrir Katmandu, une ville bien bordélique…

Les rues sont très étroites et les klaxons des taxis, camions, tuk tuk et autres motos tentants de se frayer leur chemin sont incessants...

Une journée dans ce capharnaüm est fatiguant, mais KTM reste une ville très sympa à découvrir, avec ses multiples temples, échoppes, etc…

Le coeur de la ville : le Durbar Square, ses vaches sacrées et ses "Saduhs" (mendiants)

En fin d’après midi nous montons au Swayambhunath (le temple des singes), d’où nous avons un beau panorama sur la ville.

Le soir nous récupérons nos motos, et oui… une fois encore nous avons opté pour ce moyen de transport pour découvrir la région.

Itinéraire effectué :

Lundi 5 octobre nous entamons notre périple par la visite de Patan, puis de la Stupa de Bodnath

Nous continuons notre route vers Sankhu et le temple Vajrayogini. Ici très pas de touristes… le temple est éloigné de la route et est essentiellement fréquenté par des locaux.

Nous montons un peu en altitude pour passer la nuit à Nagarkot, village reputé pour son panorama sur la chaîne de l’Himalaya et sur le Mont Everest… la route est mauvaise, un vrai tape cul et le temps couvert voir menaçant : les conditions ne sont pas optimales pour une balade en moto !

Nous surplombons des rizères aux formes arrondies…

…mais arrivé à Nagarkot, il n’y a rien a plus rien à voir !

Le lendemain nous partons sous la brume, le temps se fait de plus en plus menaçant… nous arrivons à éviter la pluie jusqu’à Banepa, mais nous devons nous arrêter quelques heures le temps que l’averse passe. Entre les goutte nous continuons jusqu’à Panauti, un charmant village Newar (l’ethnie majoritaire au Népal)

Ben, Jérôme et moi sommes motivés pour pousser jusqu’à Namobuddha, une retraite bouddhique réputée, alors que Vince, un peu dégouté par le temps et la moto préfère en rester là. Bien sur la majorité l’emporte ! Nous continuons ½ heure environ avant de faire marche arrière, avec les fortes pluies la route est gadouilleuse et glissante, nous ne voulons pas prendre trop de risques.

Finalement nous repartons (sous la pluie) vers Panauti, Banepa puis Dhulikel, où nous arrivons complètement trempés.

Mercredi matin, il pleut toujours autant… nous sommes bien dégoutés, vraiment le trip moto n’était pas une bonne idée cette fois ci ! En fin de matinée, nous profitons d’une accalmie et partons vers Bhaktapur, citée médiévale très bien préservée.

La pluie a finalement cessée, mais les routes s’en ressentent, c’est un beau bordel !

En milieu d’après midi nous arrivons à Phashupatinath, temple hindou le plus vénéré du pays. Nous avions hésité à faire cette halte, car tous les jours des crémations ouvertes au public y sont célébrées… nous n’étions pas sur d’être à l’aise, finalement nous décidons que c’est tout de même à voir…

Effectivement, c’est sans aucun doute la visite qui m’aura le plus marqué… Sur les 2 rives de la Bagmati, rivière sacrée, on peut apercevoir les « ghâts » de crémation où sont installés des bûchers.

Un mort, enveloppé dans un linceul, repose par terre près d'un bûcher funéraire, des membres de la famille font trois fois le tour du bûcher en portant le corps. Ils le déposent ensuite sur le bûcher et le recouvrent de paille. Le feu est allumé près de la bouche. Le corps s'embrase…

En face de ces bûchers, les badauds s’installent pour regarder, les singes se baladent et tente de chaparder de la nourriture aux passants, quelques enfants se baignent dans la rivière, là même ou les cendres sont rejetées… Le tout est un peu irréel, mais l’ambiance n’a rien de malsain comme nous le craignions. Tout se déroule sereinement ; la vie et la mort se côtoient naturellement, sans tabous.

Nous restons à Pashupatinah un bon moment, difficile de passer à autre chose. Pourtant la vie continue ! Alors nous retrouvons nos montures et continuons vers le petit village de Bungamati au sud de KTM.

Dernière étape de notre road trip, la pluie nous a un peu dégouté et nous préférons rentre les motos un jour plus tôt et profité de faire quelques derniers achats à KTM le lendemain.

Ironie du sort, il fait un soleil éclatant ! Nous nous baladons en ville et finissons la journée chez le barbier afin que les gars, qui ne se sont pas rasés depuis 15 jours… se fassent une petite beauté avant de rentrer à Shenzhen (Jérôme n’est pas trop l'air emballé… :-p) !

mardi 3 novembre 2009

Népal : 7 jours dans le Langtang (3/4)

5/ Langtang – Kyanjing Gompa 3800m :

Cette étape est la plus courte du circuit, à peine 3h de marche entre les 2 villages.

Sur le chemin nous croisons une multitude de « moulins » à prière actionnés par le courant des rivières et de « manis », ces murs composés de multiples pierres où sont gravées des mantras, des prières, des dessins … tout en marchant, les Tibétains peuvent continuer à prier, ils contournent toujours ces édifices par la gauche.

Kyanjing Gompa est à 3800m et à ces altitudes là, le corps a besoin d’un certain temps d’adaptation. Nous ressentons très légèrement les premiers effets de l’altitude : mal de crâne pour certains, souffle court… mais c’est encore supportable.

Nous y arrivons en milieu de matinée et afin de nous adapter au mieux, Chauhan nous propose de grimper une première « colline » ( !) à 4100m. Demain est prévu l’ascension du Tsergo Ri à 4984m (ou 5100m selon les locaux…) et cela donne un avant goût de ce qui nous attend.

A ¼ d’heure du sommet, je flanche… il faut dire que nous n’avons enchaîné cette montée avant d’avoir déjeuné. Je fais une petite pause et grignote une barre céréale… finalement je rassemble mes forces et grimpe les derniers mètres pour rejoindre les autres, ca vaut le coup !

Nous ne sommes pas mécontents de revenir au refuge prendre un bon repas. Nous visitons la fromagerie du village, globalement nous sommes de bons clients, nous avons acheté prés de 2.5 kg de fromage de yak en 3 jours !! il faut bien faire honneur à notre réputation « frenchies » mangeurs de fromage… :-)

6/ Ascension du Tsergo Ri ~ 5000m :

Ca y est, c’est le grand jour, le moment est venu de tester véritablement notre endurance ! bon ce n’est pas encore l’ascension du Mont Everest, mais à notre niveau c’est déjà pas mal, nous allons parcourir un dénivelé de prés de 1300m en quelques heures…

Levé à 5h nous débutons notre marche au levé du jour, le ciel est totalement dégagé ce qui nous promet une belle vue au sommet si nous arrivons suffisamment tôt. Comme nous n’avons pas tous les mêmes rythmes de marche, nous prévoyons 3 groupes : Alex part en tête avec « l’américain » ; Vincent, Benoit et Jérôme en second avec Chauhan ; Cathie et moi fermons la marche avec « beau gosse ». Au final nous nous débrouillons plutôt bien et arrivons à suivre les gars tout du long, seul Alex aura une bonne heure d’avance sur nous tous.

Comme prévu ça grimpe pas mal ! Il faut y aller doucement, à son rythme, faire des pauses… prendre son temps. La vue est absolument splendide tout au long de la montée, le plaisir des yeux nous fait oublier les difficultés.

Vers 8h30, alors que le sommet n’est plus qu’à quelques centaines de mètres, le groupe se disloque, Vincent et Cathie ont de nouveau mal au crâne, moi-même je retrouve l’état vaseux dans lequel j’étais la veille… bref la dernière ligne droite est terrible, chaque pas me coûte et j’ai l’impression que je n’y arriverai pas.

A cela s’ajoute la frustration de voir les nuages nous envahir : avons-nous fais tout ce chemin pour encore une fois avoir la tête dans les nuages ?! (=> ce qui est souvent le cas, cf Mont Kinabalu, Emeishan…)

Je prends mon temps, j’augmente le nombre et la durée des pauses, finalement j’arrive au sommet avec un petit quart d’heure de retard sur le groupe (environ 4h de montée), mais je l’ai fait ! Impossible de voir la vallée et Kyangin Gompa, déjà complètement sous les nuages, mais la vue vers le Yala Peak (5 500m) est par moment dégagée.

Nous sommes donc à 5000m d’altitude environ (entre 4980m et 5100m, selon les sources), c'est-à-dire déjà 200m au dessus du Mont Blanc !! et pourtant nous avons l’impression d’être sur une vulgaire colline…

Après un break de 10mn, nous entamons la redescente, cela nous paraît si facile ! mais vraiment interminable… il n’y a plus de carotte au bout du bâton, pas de panorama en perspective à l’arrivée… nous profitons à peine du paysage, une seule idée en tête : rentrer au refuge.

Je me sens toujours vaseuse, Vincent & Cathie ont toujours mal au crâne… les autres gars semblent s’en sortir sans trop de soucis.

Il nous faudra environ 3.5h pour descendre, le repos et le repas sont bien mérités.

Nous hésitons à repartir dés l’après midi pour entamer la descente vers Syabru, mais Cathie n’est toujours pas au top de sa forme et le temps se gâte, nous décidons de passer une seconde nuit à Kyangin Gompa

7/ Kyangin Gompa - Bamboo 2030m – Syabru Bensi :

Nous nous réveillons sous la pluie. Le Tsergo Ri est quant à lui est complètement recouvert de neige et les groupes qui devaient partir ce matin ont du abandonner… il semble que nous soyons passés in extremis…

Nous entamons donc la descente sous un crachin persistant, pas de quoi nous tremper, mais suffisant pour boucher la vue. J’ai une pensée pour tous les groupes que nous croisons et qui eux entament leur randonnée… les pauvres ne verront pas grand-chose.

Le retour se fait sans encombres, les gars prennent beaucoup d’avance, Cathie et moi fermons la marche. Sur le chemin nous croisons un troupeau de chèvres…

Nous passons la nuit à Bamboo et repartons le lendemain matin pour la dernière étape vers Syabru où le chauffeur doit nous attendre. Nous avons pris rdv pour 10h, mais le chauffeur n’est pas là. Chauhan se renseigne et on lui dit que celui-ci n’est pas loin, qu’il est en chemin… les heures passent, mais le chauffeur ne donne toujours pas signe de vie !

Quelques parties de tarot plus tard, et pas mal de coups de gueule aussi… nous finissons par soudoyer le chauffeur d’un autre groupe afin qu’il nous ramène à Katmandu le soir même. Sur le chemin nous croisons notre chauffeur, pas gêné, qui a tout simplement pris d’autres touristes en cours de route… l’opportunité s’étant présentée.

La ponctualité et le respect des engagements ne sont visiblement pas des notions bien intégrées dans ce pays !

Il est temps de nous séparer de notre petite troupe, un grand merci à Chauhan et à nos 3 porteurs, c’est aussi grâce à eux que ce trek fut un tel plaisir !