Quinze jours déjà que nous sommes rentrés de notre périple avec Audrey et Rody dans le Xinjiang… je n’ai pour l’instant pas trouvé le temps de m’atteler au récit de ces vacances (c’est qu’il m’arrive quand même parfois de bosser, sisi !) et aussi parce le récit en détail de ce voyage risque d’être un peu long… et pourtant je n’ai pas envie de juste poster qqes photos sans commentaires ! Je prends donc mon courage à deux mains et je me lance (que ceux qui n’aiment pas les longs discours s’abstiennent !).
Petit avant propos sur cette région, histoire de situer :
La Région autonome Xinjiang est la plus vaste région de Chine avec 1 646 800 km², ce qui représente l'équivalent d'un pays aussi vaste que l'Iran…
Elle est frontalière avec pas moins de 6 pays : la Mongolie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Pakistan et l'Afghanistan. Sa population est majoritairement Ouighour (45%), mais toutes les minorités des pays précédemment cités sont également représentées… autant dire que l’on est en Chine, sans vraiment y être !
Le Xinjiang a toujours été un lieu de passage au cours de son histoire ; les débuts de la présence chinoise dans cette région remontent au IIème siècle avant notre ère, mais c’est en 1884 que la région fut définitivement intégrée au territoire chinois, même si ce n’est qu’en 1949 que les chinois s’installèrent durablement dans le coin.
Bref, tout cela pour expliquer que la situation du Xinjiang en Chine est très particulière : clairement la majorité de la population locale ne se sent aucun lien avec les chinois Han et rien dans leur mode de vie ne fait penser à la culture chinoise ; beaucoup d’entre eux, surtout les anciens, ne parlent même pas mandarin…
Cependant le gouvernement se charge de corriger tout cela : depuis 1949 justement, des wagons entiers de Hans sont envoyés dans le Xinjiang pour « siniser » la région, tout comme au Ti-biiiip-et (quelques précautions sont de rigueur, je ne voudrais pas risquer de voir mon blog censuré…) ; les Hans représentant désormais 41% de la population. Ils y construisent leurs magnifiques bâtiments en « carrelage de chiotte » (architecture tout à fait représentative de la culture Han, ceux qui connaissent bien la Chine savent de quoi je veux parler, pas une ville n’est épargnée !), plantent leur statut de Mao sur la place centrale, prennent en charge les administrations, se gardent les meilleurs emplois/commerces… laissant aux populations locales, ben… pas grand-chose.
Le constat est un peu dur, mais tout au long du séjour, surtout dans la région de Kasghar, on est bien obligé de se demander si la présence chinoise est légitime tant les différences sont grandes… on a l’impression d’être en Asie centrale, et non plus en Chine.
Néanmoins, le Xinjiang est certainement une des plus belles régions… de Chine, et nous avons pris beaucoup de plaisir à la découvrir !
Notre trajet a été le suivant : atterrissage à Urumqi, transfert à Turfan (1 journée), train de nuit jusqu’à Kasghar, location d’une voiture pendant 4 jusqu’à la frontière pakistanaise, puis 2 jours vers Yarkant/désert du Taklamakan.
3 commentaires:
Vous allez mieux connaître la Chine que n'importe quel Chinois !
kabillo
en plus de l'orga tu fais le diary ???
Trop bien !!
@ kabillo : on commence à bien connaître la Chine en effet, mais il reste encore beaucoup à voir !
@ audrey : et oui que veux tu... je suis comme ça :-)
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